Le manuel du Borderline : les réponses à vos questions

Bonjour et merci pour ce livre que je viens de commander.
Connaissez-vous une ou des associations qui soient spécifiques aux borderlines et où l'on pourrait échanger, s'entraider, prendre un café etc ? Il existe ce type d'associations pour les bipolaires mais je n'en ai trouvé aucune pour les états limites. Ne serait-il pas temps de créer des espaces d'échanges et d'entraide pour parvenir à mieux supporter notre trouble ? Pour information, j'habite en Bretagne.
Merci Marie

Bonjour,
Merci de votre message.
Nous ne sommes malheureusement pas en mesure de vous recommander une association en France, n’exerçant pas dans ce pays nous n’avons que peu de contact avec les associations françaises. Nous vous encourageons toutefois dans vos démarches et si vous arriviez à trouver une association ou si vous veniez à en fonder une, nous vous serions très reconnaissant de nous en faire part.
Cordialement,
Les auteurs

Je suis diagnostiquée borderline, dépressive chronique, agoraphobe et chaque petite chose de la vie de tous les jours me paraît souvent énorme, voire insurmontable. Je m'efforce de rester quelqu'un de bien, de préserver mes proches de mes crises émotionnelles autant que possible et de vivre aussi normalement que possible, mais quoi que je fasse, j'ai toujours l'impression qu'on en attend plus de moi, que je n'en fais jamais assez. Que je ne mérite aucun encouragement, aucune félicitation, mais que des reproches et des blâmes. Les gens autour de moi, même mes proches qui disent avoir compris ce dont je souffre, semblent toujours attendre de moi que je vive et me comporte "normalement", et accomplisse tous mes devoirs de la même manière (entre autres mes devoirs d'épouse et femme au foyer). Que puis-je faire pour faire comprendre et accepter à mon entourage que ce que je fais est déjà un gros effort quotidien, parfois même un supplice? Comment me faire accepter telle que je suis, faire accepter mon handicap, ma souffrance? Car à force, leur incompréhension et leurs jugements me détruisent, encore, encore et encore... même lorsqu'ils pensent sans doute bien faire en "m'encourageant" à aller de l'avant et en faire toujours plus, à "dépasser mes limites"... Que puis-je faire pour qu'ils comprennent et acceptent, pour qu'ils cessent de me détruire???

Bonjour,
Merci de votre message.
C’est malheureusement l’une des grandes difficultés que l’on rencontre très souvent chez les patients souffrant de ce trouble. Il est très difficile de faire comprendre pleinement ce que l’on ressent à son entourage et ce dernier même si il peut comprendre un temps peut également vite s’épuiser et oublier ce qu’il a un moment compris. C’est très certainement ce que vous vivez avec vos proches et il n’y a pas de solution toute faite pour remédier à ce problème. Certains centres prenant en charge des patients borderline ont mis en place des groupes de proche où on leur enseigne ce qu’est ce trouble et comment faire au mieux pour comprendre et interagir avec la personne borderline. Si vous êtes suivie par un psychiatre et que ce dernier est au fait de la problématique borderline, il serait peut être souhaitable qu’il vous voit une fois avec vos proches pour rediscuter du trouble et des implications qu’il peut avoir dans la vie de tous les jours. Il pourrait être également bien que vous leur fassiez lire notre livre. Il est en effet également destiné aux proches de patients et peut en conséquence leur apporter un nouveau regard sur le trouble.
Cordialement,
Les auteurs.

Pour tel psychiatre, je souffre de TPL, pour tel autre non, comment être sûre ... Pourriez-vous me recommander un ou une psychiatre afin de pouvoir enfin mettre un nom sur ma maladie ?

Bonjour,
Une certaine errance du diagnostic se voit fréquemment dans les cas de trouble de personnalité borderline. C’est entre autre du aux aspects multiformes que peut prendre ce trouble de personnalité. En fonction de la symptomatologie que vous présentez à un moment donné il peut parfois ne pas être évident pour un soignant en santé mentale tel le psychiatre de vous diagnostiquer de manière claire. Une évaluation approfondie et de plus longue durée est certainement recommandée afin que votre psychiatre puisse mettre en perspective les différents domaines de votre vie et votre fonctionnement psychique. Bien que l’autodiagnostic ne soit pas recommandé, vous trouverez dans le « Manuel du borderline » des descriptions assez précises et des outils pratiques afin d’examiner votre fonctionnement dont vous pouvez parler avec votre psychiatre.
Bon courage et bonne lecture,
Les auteurs

Dans la description faite du trouble "borderline", la plupart des comportements sont semblables à ceux des personnes dites à "haut-potentiel". y a-t-il une différence majeure entre ces 2 types de personnes ou peut-on se risquer à les amalgamer? autrement dit, un "haut-potentiel" est-il potentiellement "borderline"? merci

Bonjour,
Nous vous remercions pour votre question ! Dans le rapport réalisé sous la coordination de J. Lautrey en 2004 et intitulé « L'état de la recherche sur les enfants dits « surdoués » » (Fondation de France), Isabelle Jambaqué signale que les personnes à haut potentiel présenteraient, selon la littérature, une « vulnérabilité psycho- affective s'associant à la précocité intellectuelle. Les auteurs insistent souvent sur le manque d'aisance sociale des enfants à haut potentiel qui se caractériseraient par une hyperréactivité émotionnelle et un besoin de solitude. » Mais aussi « L'enfant précoce aurait, en fait, souvent une mauvaise estime de soi en rapport avec une lucidité embarrassante sur lui-même et les autres. Il aurait tendance à développer des troubles du caractère reflétant une anxiété pathologique pouvant conduire tout particulièrement à une attitude suicidaire à l'adolescence. » Et encore, « D'autre part, des troubles psychopathologiques d'origine constitutionnelle ont parfois été évoqués, et en particulier, des troubles de la relation avec des traits borderline voire psychotiques. » Les cliniciens observent qu’une difficulté de régulation des émotions peut se rencontrer tant dans le trouble de personnalité borderline que chez les personnes avec un haut potentiel. De même, des comportements autodestructeurs peuvent se voir dans les deux troubles. Cependant il ne s’agit pas des mêmes entités psychopathologiques et il se peut qu’une personne ayant un haut potentiel soit une personne avec des traits de personnalité borderline mal diagnostiquée ; ou que ces traits de personnalités apparaissent plus clairement plus tard dans son développement ; ou qu’il y ait une combinaison des deux entités psychopathologiques qui ne s’excluent pas l’une l’autre. Le même raisonnement est valable pour une personne d’abord diagnostiquée avec un trouble de personnalité borderline. Dans tous les cas, le mieux à faire est de voir un spécialiste en santé mentale qui pourra examiner les signes et symptômes et l’histoire de vie globale ainsi que les impacts sur le fonctionnement psychique, physique et relationnel.
Meilleures salutations,
Les auteurs

Je suis actuellement hospitalisée sur ma demande pour une dépression majeure. Vous devinerez que je cherche des réponses. Je souhaiterais savoir quelles répercussions peut avoir ce type de personnalité sur mes 3 enfants (8, 7 et 5 ans) ?
Merci.

Quand un parent ne va pas bien, les enfants bien sûr s’en aperçoivent.
Comme toujours, il est important de pouvoir (dans la mesure du possible), les aider à donner sens aux évènements, les rassurer (sans mentir), leur expliquer qu’ils ne sont pas responsables de ce qui arrive à leurs parents par exemple, les aider à trouver et mettre des mots et à exprimer leurs émotions.
Si vous-même avez des difficultés à identifier, nommer, exprimer les émotions d’une manière qui soulage et qui construit, il sera bien sur difficile d’aider les enfants sans le recours peut-être a un professionnel.
Il faut savoir aussi que si une hospitalisation peut être indiquée pour beaucoup de problèmes psychiatriques, elle n’est qu’exceptionnellement recommandée dans les troubles borderline, pour lequel le traitement de choix relève des psychothérapies au long cours. Nous vous renvoyons au livre pour les informations plus détaillées.
Les auteurs

Et bien j'ai lu ce manuel et m'y suis retrouvée page à page, j'aimerais rencontrer quelqu'un qui puisse m' aider dans une thérapie cognitive dialectique, j'aimerais tellement. J'ai 36 ans, je souffre depuis mes 15 ans, si vous pouviez m'aider, j'habite dans la Loire(42) mille merci d'espoir.

Bonjour,
nous vous remercions pour votre question. A notre connaissance il n'existe pas de thérapeute pratiquant la thérapie comportementale dialectique dans votre région malheureusement. Le centre le plus proche étant Genève ce qui est relativement loin pour vous. Nous vous conseillons donc dans le mesure du possible de trouver un thérapeute qui a une expertise dans le trouble borderline et ne pas hésiter à lui demander quelle expérience il a et quelle thérapie il pratique.
Cordialement,
Les auteurs

Je connais une personne présentant certains symptômes que vous décrivez : dépression, difficultés relationnelles, inactivité professionnelle depuis 15 ans. Cette personne vit en couple mais la situation est très difficile vu le manque de ressources financières. Le conjoint est devenu très agressif, l'attitude de compréhension ne menant à rien. Le psychologue semble rejeter la responsabilité sur le conjoint sans examiner ni comprendre les causes plus lointaines de son attitude. De ce fait, la personne en question se considère comme une victime et ne se remet pas en cause. La situation s'aggrave chaque jour. Que peut-on faire et ce cas relève-t-il d'un "borderline" ?

Bonjour,
Il est bien sur très difficile, voire impossible de « faire un diagnostic à distance »‘ sans rencontrer la personne directement et avoir un exam psychiatrique et psychologique détaillé. Cet avis est don général et ne remplace en aucune manière la consultation avec un professionnel.
Je ne suis pas tout à fait sure également de saisir « qui est qui ». Est-ce le conjoint de la personne dépressive et sans emploi depuis 15 ans qui est devenu agressif après avoir renoncé semble-t-il à « une attitude de compréhension » ?
Dans tous les cas si il y a problème de violence conjugale, cette situation doit être adressé d’urgence et avis/aide doivent être demandés au médecin généralistes, voire aux services de police. Les violences et les menaces ne sont jamais tolérables et vont à l’encontre d’un travail constructif.
Il y a-t-il un problème d’alcool ou de drogue qui complique cette situation (et qui doit être adressé en priorité voir le chapitre 6). La dépression chronique est-elle à l’ origine de l’impossibilité de travailler ou est-ce l’inverse (de nombreux chapitres abordent ces problématiques Chapitres 3,8 et 9 entre autres) ? N’étant pas dans le bureau du psychologue (individuel ou de couple) il est , de nouveau , impossible d’émettre une opinion utile au sujet de son rôle.
Les situations de prises (ou pas) de responsabilité par rapport à nos problèmes chroniques ou aigus, et les difficultés de l’entourage – y compris les problèmes de communications sont examinées en détails dans le chapitre 4 « J’ai des problèmes relationnels ».
Peut-être pouvez-vous leur conseiller de lire ce livre ensembles et séparément (et le chapitre 4 en particulier), de voir si ils se sentent concernées par les exemples, et de l’utiliser comme base de dialogue, cela peut peut-être aussi nourrir une thérapie de couple en cours ou a considérer.
Bien à vous,
Les auteurs

Bonjour, J'ai de nombreuses raisons, bien que n'étant pas professionelle dans le domaine, de penser que mon compagnon pourrait souffrir de la pathologie du borderline : élevé dans le mensonge par rapport à son vrai père, abondonique, violent, excessif, relation difficile avec ses amis (qui changent souvent), plusieurs vraies tentatives de suicide, menace de suicide, excès d'alcool, de drogue, mensonges, très peu d'estime de lui alors qu'il est une personne formidable, recherce éffrénée d'identité, un besoin constant d'affirmer qui il est, de prouver qu'il existe, impossibilité à gérer de l'argent il en devient inconséquent (comportement adolescent par rapport l'argent, ce qu'il gagne est comme de l'argent de poche), volonté de construire sa vie mais ne se donne pas les moyens, chaque remarque, même anodine est prise comme une attaque envers lui, il se sent accablé, dénigrement de sa personne , de ses qualités... Je pourrais encore en citer d'autres. Son comportement très agressif met notre couple en péril alors qu'il y a beaucoup d'amour entre nous. Mon thérapeuthe m'a dit "enfuyez-vous"! Or je l'aime, je rêve que notre vie soit ensemble, dans un partage, dans le bonheur. Mais je le sens en souffrance, parfois perdu. Je l'ai littéralement amené chez un thérapeuthe mais il n'y va plus. Je ne sais plus que faire. Je pense sincèrement qu'il est borderline mais ne sais comment lui dire et comment l'inviter à consulter peut-être une personne spécialisée? Ou lui faire lire votre livre??? Pour l'instant, il se rend compte qu'il y a trop d'alcool, qu'il devient vraiment trop violent avec moi ( ce qu'il regrette évidemment toujours après, mais en attendant je le subis.. jusqu'à ce qe ce soit plus grave???), donc il ne boit plus... mais pour combien de temps? Je sais qu'il est en souffrance. Par amour de lui, en espérant pour nous, je voudrais vraiment l'aider, mais je ne sais comment faire. Merci pour votre/vos réponses.

Bonjour,
il est très délicat de poser un diagnostic sans avoir vu une personne, mais il semble, à la lecture de votre message et des manifestations et comportements de votre conjoint, qu'il présente en effet quelques traits faisant penser à un trouble de la personalité borderline. il pourrait en effet être souhaitable de lu proposer de lire notre livre et de lui demander s'il se reconnaît, au moins en partie, dans les descriptions faites dans les différents chapitres. Si oui, cela pourrait l'aider à faire les démarches pour trouver un spécialiste et se soigner.
Cordialement,
Les auteurs